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Comment lire une partition de batterie ?

Introduction à la lecture : les bases pour lire une partition de batterie

Pour comprendre et interpréter une partition de batterie, il faut, dans un premier temps, comprendre certaines notions. Tout d’abord, il faut prendre en compte que le rythme dépend d’un tempo. Le tempo est, lui, un espace temporel régulier entre 2 points qu’on appelle les temps. Dans la majorité des morceaux modernes, la musique est en 4 temps, c’est à dire que le rythme tourne sur un cycle de 4 temps (ou 4 pulsations).
Quand vous écoutez de la musique et que vous tapez dans les mains, bougez la tête ou tapez du pied, vous marquez la pulsation (ou les temps). Ces temps, eux, peuvent être subdivisés en un certain nombre de notes (par 1 : en noires, par 2 : en croches, par 4 : en double-croches, … ) ou durer sur la longueur (blanches : 2 temps, rondes : 4 temps, …). Cet ensemble de notes (sons) et de silences sera représenté par les symboles dans le tableau ci-dessous.

valeurs de notes et de silences

Comprendre la notion de subdivision

Pour mieux comprendre la notion de subdivision des temps, il faut se représenter l’espace-temps qui sépare 2 temps comme un élément découpable. Prenons l’exemple de la pizza. Si je découpe une pizza en 2, j’ai 2 moitiés de pizza qui valent chacune une 1/2 pizza donc si je subdivise le temps en 2, j’ai 2 notes qu’on appelle des croches qui valent chacune 1/2 temps. Si je découpe la pizza en 4, j’ai donc 4 parts qui valent chacune 1/4 de pizza donc si je subdivise un temps en 4, j’aurais donc 4 notes qu’on appelle des double-croches etc…
(Attention !!! : 2 croches et 1 double-croche n’ont rien à voir, les croches et les double-croches ont des valeurs différentes).
Maintenant que vous avez compris comment sudiviser un temps, vous avez besoin de savoir comment se placent les différents éléments de la batterie sur la portée (portée = ensemble des 5 lignes de la partition).

La nomenclature

Pour savoir quel élément vous devez jouer, vous devez regarder sur quelle ligne ou inter-ligne se situe la note (voir image). Les fûts sont représentés par des notes traditionnelles et les cymbales sont, elles, représentées par des croix. Il existe aussi des symboles spécifiques pour les éléments complémentaires (tels que le dôme de la ride, l’ouverture de charleston, le cross-stick …).
La nomenclature écrite ci-dessous est la nomenclature américaine. Aujourd’hui, j’utilise principalement celle-là car la majorité des partitions que l’on trouve sur Internet ou dans les Songbooks utilisent cette version là. Bien-sûr, vous serez confronté à d’autres façons d’écrire les partitions, il faudra juste comprendre la logique de ce qui est écrit et faire votre déduction en fonction de ce que vous entendez sur le morceau.
Vous trouverez la nomenclature de batterie sur le schéma ci-dessous

symboles de batterie

Il est possible que le batteur qui joue le morceau que vous voulez bosser a plus de cymbales ou de toms, il sera spécifié sur la partition les différents éléments supplémentaires qu’il utilise. Par exemple une splash pourra ressembler à une crash mais légèrement au-dessus (sur la portée) et s’il y a une deuxième crash, une china ou une cymbale FX, elle pourra être placé sur la ligne du dessus etc… et on placera les toms comme noté sur le schéma ci-dessous (en espérant qu’il ait pas 50 toms ! :))

Les symboles spécifiques

Il existe également des symboles pour jouer des effets particuliers. On retouve par exemple le fla, le ras, les ghost notes, les accents, le buzz roll, le crescendo et le descrescendo.
Voilà comment on les représente

effets partition batterie

Pour vous expliquer brièvement ces effets :

  • La ghost note est une note jouée à un volume très faible
  • L’accent est un coup fort
  • Le fla est un coup joué avec les 2 mains, le premier coup est un coup faible et le second est un coup fort, ils sont joués légèrement décalés
  • le ras est un « roulement de tambour ». Les notes barrées sont des notes dédoublées (double coup 2 fois plus vite).
  • Le buzz roll consiste à écraser les baguettes sur la peau ou la cymbale. On entend souvent cet effet dans le roulement de caisse-claire au cirque.
  • Le crescendo consiste à augmenter progressivement le volume
  • Le decrescendo consiste à baisser progressivement le volume

Les symboles de mesure

En plus de la nomenclature de notes et des effets, il existe des symboles pour clarifier la lecture des partitions qui sont :

Les signatures rythmiques

La signature d’un morceau détermine le nombre de temps par mesure. Elle est représentée par 2 chiffres. Celui du haut représente le nombre et celui du bas représente la valeur de note utilisé comme référence. C’est-à-dire ?! Eh bien, la note du bas est représentée par les valeurs suivantes:

  • 1 = ronde
  • 2 = blanche
  • 4 = noire
  • 8 = croche
  • 16 = double-croche

Prenons un exemple, une mesure en 4/4 signifie 4 noires par mesure et sera représentée de cette manière. C’est la grande majorité des musiques modernes que nous écoutons.

signature 4/4

Un rythme 6/8 signifie qu’il y aura 6 croches par mesure. C’est un rythme ternaire de 2 temps (3 croches par temps) . Le 12/8 est un rythme ternaire de 4 temps avec 12 croches par mesure.

Les rythmes composés ont des signatures avec un chiffre impaire, on retrouve le 3/4, le 5/4, le 7/8, le 15/16 etc… Voilà quelques exemples :

mesures impaires

Les barres de mesure

Chaque mesure est séparée par un trait qu’on appelle barre de mesure. Elle est représentée par un simple trait vertical qui sépare 2 patterns.
Les double-barres avec les 2 points indiquent une répétition de la séquence, elle sera jouée 2 fois puis vous pourrez continuer à avancer dans la partition .
Le « pourcentage » % indique la répétition de la mesure précédente.
Voici un exemple d’une séquence jouée 2 fois avec 3 mesures de rythme + 1 mesure de break. La crash est jouée seulement sur le premier temps de la première mesure. La mesure 2 et 3 sont les mêmes :

barres de mesures et symboles

Une séquence peut-être jouée avec 2 fills différents (voire plus), voici comment nous la représenterons sur une partition :

Répétition séquence avec 2 breaks

Les codas

Les codas sont des symboles de redirection. Dès que vous atteignez une coda, elle vous renvoit à un point précis de la partition. Voilà les types de codas que l’on retrouve le plus souvent

les codas

Le « D.S al coda » renvoie au symbole en forme de S et le 0 avec la croix renvoie au même symbole qui se situe généralement vers la fin du morceau.

Maintenant que vous connaissez la plupart des symboles, voilà quelques explications sur la lecture de rythme.

Lire et comprendre un rythme

Rythme joué sur la caisse-claire

Voici un premier exemple d’un rythme joué sur la caisse-claire :

rythme sur caisse-claire

Pour pouvoir le jouer, il faut se baser sur l’ensemble du débit de double-croches et enlever les notes à ne pas jouer. Voici le débit de double-croches avec les noms des notes :

décompte double-croches

Donc voici la partition avec les notations et les notes « non jouées » :

décompte double-croches sur notes non jouées

Dans cet exemple, nous ne jouerons pas :
– le « i » et le « ta » du 1
– le « ta » du 2
– le 3
– le « et » du 4.
Pour pouvoir jouer ce rythme, vous allez « chanter » tout le débit d’une manière régulière et jouer à la caisse-claire toutes les notes écrites.
Donc vous allez jouer :
– le 1 et le « et » du 1
– le 2, le « i » du 2 et le « et » du 2
– le « i », le « et » et le « ta » du 3
– le 4, le « i » du 4 et pour finir le « ta » du 4.
Pour faciliter la tâche, nous jouerons les temps (1,2,3 et 4) ainsi que les contre-temps (les « et ») de la main droite. Les syncopes (les « i » et les « ta ») seront jouées de la main gauche
Dans l’exemple, nous jouerons donc les mains suivantes : (D=droite et G=gauche)

partition caisse-claire avec les mains des notes jouées

Rythme joué avec la grosse-caisse, la caisse-claire et la charleston

Maintenant nous allons voir comment lire un rythme de batterie.
Voici un exemple de rythme :

exemple de rythme

Les notes alignées verticalement sont jouées ensemble

Dans cet exemple, nous avons donc :
– charleston/grosse caisse ensemble
– charleston/grosse caisse ensemble
– charleston/caisse claire ensemble
– charleston toute seule
– grosse caisse entre les charlestons
– charleston/grosse caisse ensemble
– charleston/grosse caisse ensemble
– charleston/caisse claire ensemble
– charleston toute seule
– grosse caisse entre les charlestons
Quand vous intégrez des grosse-caisses ou des caisse-claires entre les charlestons,, faîtes attention à bien garder la charleston régulière (ici en croches) et calez la grosse-caisse et la caisse-claire par rapport à la charleston. C’est la charleston qui guide le rythme.
Est-ce bien clair ?
Dans cet exemple, nous avons un point à côté de la caisse-claire. Que signifie-t-il ?
Le point, lui, permet d’ajouter à la note (ici une croche) la moitié de sa valeur (c’est-à-dire 1/4 de temps). Donc une croche pointée vaut 1/2+1/4=3/4 de temps. Il peut être ajouté à toutes les notes existantes (noires, blanches, double-croches…)

Remarque

Pour faciliter la lecture, les notes sont reliées entre elles dans les mêmes temps formant un groupe de notes. Dans la partition d’un morceau en 4 temps, dans chaque mesure, il y aura donc 4 groupes de notes. La somme des valeurs de notes appartenant au même groupe sera toujours égale à 1. Si vous voulez apprendre à jouer les différents groupes de notes (appellés également figures rythmiques), vous pouvez cliquer ici, regarder la vidéo et télécharger le PDF.

Conclusion

Vous avez maintenant tous les outils pour lire une partition.
Pratiquez au maximum la lecture pour vous habituer à lire rapidement et écoutez les morceaux pour faire le lien entre ce que vous voyez et ce que vous entendez.
Lire une partition au début, c’est comme lire un texte quand on est au CP, on lit syllable par syllable. A force de lire, maintenant quand votre oeil voit les différents mots, vous savez tout de suite quel mot est écrit, comment il se prononce et vous en comprenez le sens rapidement. Par la suite, à force de lire des partitions, d’un seul coup d’oeil, vous saurez instantanément comment sonnent les patterns/rythmes .
D’autre part, je ne suis pas partisan de faire de la musique avec une partition, je trouve que c’est vraiment difficile d’être à 100% dans la musique quand on suit une partition. Prenez la partition comme si c’était un texte d’acteur de théâtre. La partition vous aide à déchiffrer, vous souvenir et réviser mais pas à jouer (c’est mon point de vue!). Jouer sans partition vous permettra d’être plus dans le ressenti/l’émotion.
Dernier conseil avant de vous laisser pratiquer avec les partitions de vos morceaux préférés, quand vous déchiffrez une partition, chantez la avant de jouer. Si vous savez chanter le rythme (ou pattern), vous saurez le jouer beaucoup plus facilement sur l’instrument.

A vos baguettes et n’oubliez pas de toujours vous faire plaisir ! 🙂

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